Des sources de vie à préserver

MILIEUX HUMIDES ET HYDRIQUES

Abstraits pour certains, les milieux humides procurent pourtant des bienfaits très concrets, et ce, à la fois sociaux, environnementaux et économiques. Mais qui veille à leur préservation? La MRC Les Moulins. Par l’entremise de son Service de l’environnement et du développement durable, elle est responsable du bon maintien des cours d’eau de son territoire, de même que des milieux humides et hydriques, le tout dans l’optique d’aménager des milieux de vie sains pour ses citoyens.

En ce sens, la MRC Les Moulins élabore présentement un plan régional des milieux humides et hydriques (PRMHH), qui vise à intégrer la conservation et la compensation des cours d’eau, des milieux humides et des plaines inondables à la planification du territoire. « C’est important de planifier le territoire en tenant compte de ces milieux et de l’importance qu’ils prennent, surtout avec tous les changements climatiques et les enjeux liés au développement urbain. Ils ont certaines fonctions écologiques qu’on doit s’assurer de maintenir », explique Amélie Parmentier, ingénieure et directrice de l’environnement et du développement durable à la MRC Les Moulins.

Qu’il s’agisse d’étangs, de marais, de marécages ou de tourbières, les milieux humides représentent les mailles essentielles de la trame des milieux naturels du territoire moulinois. Ces écosystèmes constituent l’ensemble des sites saturés d’eau ou inondés pendant une période suffisamment longue pour influencer la nature du sol ou la composition de la végétation, avance le ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques sur son site Internet. Mme Parmentier souligne leurs impacts sur la qualité de l’eau, notamment avec leur fonction de purification, de même que leurs effets sur la faune et la flore. Il est mondialement admis aujourd’hui que les milieux humides, perçus comme des terres inutilisables par le passé, jouent un rôle crucial dans le maintien de la vie sur terre au même titre que les terres agricoles et les forêts, complète le ministère.

Principe de zéro perte

À Terrebonne et à Mascouche, les villes de la MRC Les Moulins, on recense 637 milieux humides, représentant environ 2 407 hectares, soit 9,05 % de la superficie totale du territoire. « Pour une MRC située en première couronne de Montréal et qui subit des pressions sur le plan du développement, on compte quand même beaucoup de milieux humides », reconnaît la directrice de l’environnement. Comme elle le souligne, le développement urbain auquel la MRC fait face justifie d’autant plus la nécessité de conserver et de protéger ces milieux humides et hydriques.

« L’objectif de ce plan est d’arriver au principe de zéro perte nette, illustre-t-elle. Dans un monde idéal, tous les milieux humides seraient préservés, mais on fait face à une nécessité de développement. Notre territoire grandit continuellement. Il s’agit donc de cibler les milieux d’intérêt à conserver. » Cela nous mène au portrait de situation que vient de compléter la MRC relativement au PRMHH. La prochaine étape consistera à poser un diagnostic des milieux identifiés afin d’en faire ressortir des enjeux pour ultimement développer une stratégie de conservation.

« Il y aura processus d’arbitrage à entamer avec les acteurs du milieu, dont les villes de Terrebonne et de Mascouche, ainsi que les organismes de bassins versants et les MRC voisines, pour trouver un équilibre entre ceux que l’on préserve et ceux que l’on détruit pour les recréer ailleurs », résume Mme Parmentier, car il faut savoir que chaque fois qu’un milieu humide est détruit, le ministère demande une compensation monétaire afin d’en créer un nouveau, et ce, dans le même bassin versant, de manière à préserver ses bienfaits.

La MRC Les Moulins a jusqu’en juin 2022, au plus tard, pour déposer son PRMHH au ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques. Il en découlera par la suite un plan d’action visant à mettre en application cette vaste réflexion stratégique.

Entretien des cours d’eau

Parallèlement, la responsabilité des cours d’eau sur le territoire moulinois, hormis les rivières des Mille Îles et des Prairies, revient elle aussi à la MRC Les Moulins. On répertorie environ 780 km de cours d’eau à Terrebonne et à Mascouche, aussi bien permanents qu’intermittents. « N’importe quel lit d’écoulement est considéré comme un cours d’eau, sauf dans le cas d’un fossé créé par l’homme », spécifie la directrice de l’environnement.

Essentiellement, le rôle de la MRC est de s’assurer du bon écoulement de ceux-ci. Dans le cas inverse ou s’il y a un risque pour la sécurité des biens et des personnes, le Service de l’environnement doit réaliser des travaux. Il peut aussi bien s’agir d’entretien de cours d’eau en milieu agricole que de travaux d’aménagement servant à retirer des sédiments, ou des travaux de stabilisation ou de retrait d’obstructions. Par ces actions, on évite entre autres des inondations, en plus de limiter les effets de l’érosion aux abords des cours d’eau et de favoriser le travail des agriculteurs lorsqu’une problématique survient en milieu agricole.

Pour s’aider dans sa tâche, la MRC s’appuie sur une cartographie réalisée l’an dernier en collaboration avec les municipalités de son territoire. Cet outil lui sert également dans le cadre de l’élaboration du PRMHH. Quant aux travaux mêmes, les demandes d’intervention peuvent venir des citoyens par le biais du formulaire disponible au www.mrclesmoulins.ca/cours-deau.


Source : Hebdomadaire La Revue de Terrebonne

Journaliste : Pénélope Clermont

Date de parution : 2 juin 2021